1Clusif

Imaginez une équipe où chaque membre sait exactement quoi faire, où la communication est fluide, où les problèmes sont identifiés et résolus rapidement, et où le produit final correspond vraiment aux attentes du client. Trop beau pour être vrai ? C’est pourtant la promesse de Scrum.

Scrum est le framework agile le plus populaire au monde. Né dans les années 1990 pour le développement logiciel, il s’est répandu dans des secteurs aussi variés que le marketing, l’éducation, l’événementiel, ou même la construction. Selon une étude de VersionOne, 75% des équipes agiles utilisent Scrum ou une variante de Scrum.

Mais qu’est-ce que Scrum exactement ? Un ensemble de réunions ? Une méthode pour « aller plus vite » ? Un cadre rigide imposé par des consultants ? Rien de tout cela – ou plutôt, bien plus que cela.

Scrum est un framework empirique basé sur l’idée simple mais puissante que dans des environnements complexes et changeants, on ne peut pas tout planifier à l’avance. On doit procéder par itérations courtes, inspecter régulièrement ce qu’on produit, et adapter notre approche en fonction de ce qu’on apprend.

Mais Scrum, c’est aussi – et surtout – une philosophie collaborative qui valorise l’autonomie des équipes, la transparence radicale, et l’amélioration continue. C’est cette dimension humaine qui intéresse particulièrement 1Clusif : Scrum, lorsqu’il est authentiquement pratiqué, n’est pas un outil de contrôle managérial, mais un levier d’émancipation collective.

Pour 1Clusif, mouvement humaniste engagé dans la réduction des exclusions professionnelles, Scrum représente un modèle de gouvernance partagée où chaque voix compte, où les compétences de chacun sont valorisées, et où l’intelligence collective est mobilisée au service d’objectifs communs.

Cet article vous propose un voyage complet dans l’univers Scrum : des origines aux pratiques concrètes, des rôles aux cérémonies, des bénéfices aux pièges à éviter. Que vous soyez débutant curieux ou praticien qui souhaite approfondir, vous trouverez ici les clés pour comprendre, appliquer et réussir avec Scrum – de manière efficace ET humaine.


Aux Origines de Scrum : Pourquoi et Comment Est-il Né ?

Le Constat : L’Échec des Méthodes Traditionnelles en Cascade

Dans les années 1980-1990, le développement logiciel suivait majoritairement un modèle en cascade (Waterfall) : spécifications complètes → conception → développement → tests → livraison. Ce modèle, hérité de l’ingénierie industrielle, semblait logique : on planifie tout, puis on exécute.

Problème : cela ne marchait pas. Le Chaos Report du Standish Group (1995) révélait des chiffres alarmants : seulement 16% des projets logiciels étaient livrés à temps, dans le budget, et avec toutes les fonctionnalités prévues. 31% des projets étaient purement et simplement abandonnés.

Pourquoi ces échecs ? Plusieurs raisons :

  • Les besoins changent : En 18 mois de développement, le marché, la technologie, ou les priorités du client évoluent. Le produit livré répond à des besoins obsolètes.
  • La complexité est sous-estimée : Les spécifications initiales, aussi détaillées soient-elles, ne peuvent anticiper tous les problèmes techniques qui émergeront.
  • Le feedback arrive trop tard : Le client ne voit le produit qu’à la fin. S’il ne correspond pas à ses attentes, il est trop tard (et coûteux) pour changer.
  • Les équipes sont désengagées : Les développeurs exécutent des spécifications sans comprendre le « pourquoi », ce qui limite leur créativité et leur motivation.

L’Inspiration Japonaise : Le Lean et la Métaphore du Rugby

En 1986, deux chercheurs japonais, Hirotaka Takeuchi et Ikujiro Nonaka, publient un article marquant dans la Harvard Business Review : « The New New Product Development Game ». Ils étudient comment des entreprises comme Honda, Canon et Fuji-Xerox développent de nouveaux produits rapidement et avec succès.

Leur découverte : ces entreprises n’utilisent pas une approche séquentielle (relais), mais une approche « rugby » où toute l’équipe avance ensemble, se passe le ballon, et s’adapte en fonction du terrain. D’où le terme « Scrum » – la mêlée au rugby où l’équipe se regroupe pour relancer le jeu.

Caractéristiques de cette approche :

  • Équipes autonomes et pluridisciplinaires : Pas de silos, tout le monde collabore
  • Phases qui se chevauchent : Conception et développement se font en parallèle
  • Apprentissage continu : On teste, on apprend, on ajuste
  • Contrôle subtil : Autonomie de l’équipe avec checkpoints réguliers

La Formalisation de Scrum (Années 1990)

En 1993, Jeff Sutherland, alors VP Engineering chez Easel Corporation, expérimente un nouveau processus inspiré de l’article de Takeuchi et Nonaka. Il collabore avec Ken Schwaber, et ensemble ils formalisent ce qui deviendra Scrum.

En 1995, ils présentent Scrum officiellement lors d’une conférence. En 2001, ils co-signent le Manifeste Agile avec 15 autres pionniers, positionnant Scrum comme une implémentation concrète des valeurs agiles.

En 2010, Schwaber et Sutherland publient le Scrum Guide, la référence officielle de Scrum, régulièrement mise à jour (dernière version : novembre 2020).


Les Fondements de Scrum : Valeurs, Piliers et Principes

Avant de plonger dans les pratiques, comprenons les fondements philosophiques de Scrum.

Les 5 Valeurs de Scrum

Le Scrum Guide identifie 5 valeurs fondamentales qui doivent guider le comportement de l’équipe :

1. Engagement (Commitment)

L’équipe s’engage à atteindre l’objectif du sprint et à se soutenir mutuellement. Cela ne signifie pas « promesse de livraison absolue », mais engagement à faire de son mieux avec les informations disponibles.

2. Courage

Avoir le courage de travailler sur des problèmes difficiles, d’admettre ses erreurs, de dire « non » quand nécessaire, de remettre en question le statu quo.

3. Focus

Se concentrer sur l’objectif du sprint et minimiser les distractions. Dire « non » aux demandes qui déstabiliseraient le sprint en cours.

4. Ouverture (Openness)

Être transparent sur le travail, les progrès, les difficultés. Partager les connaissances. Accepter le feedback.

5. Respect

Respecter les compétences, l’expertise et l’humanité de chaque membre de l’équipe. Faire confiance aux capacités de chacun.

Les 3 Piliers de l’Empirisme

Scrum repose sur une approche empirique : on apprend en faisant. Cette approche s’appuie sur trois piliers :

1. Transparence (Transparency)

Tous les aspects du processus qui impactent le résultat doivent être visibles pour ceux qui gèrent le résultat. Pas de cachotteries, pas d’informations retenues.

2. Inspection

Les artefacts Scrum et les progrès doivent être inspectés régulièrement pour détecter des écarts indésirables. Les cérémonies Scrum (Daily, Review, Retrospective) sont des moments d’inspection.

3. Adaptation

Si l’inspection révèle qu’un aspect du processus dévie des limites acceptables, il faut ajuster le processus ou le produit rapidement pour minimiser les dérives.

Le cycle vertueux : Transparence → Inspection → Adaptation → Transparence…

Les Rôles dans Scrum : Qui Fait Quoi ?

Scrum définit trois rôles distincts, chacun avec des responsabilités claires. Important : ce sont des rôles, pas nécessairement des titres de poste.

Le Product Owner (PO) : La Voix du Client

Responsabilités

  • Maximiser la valeur du produit : Décide quelles fonctionnalités développer et dans quel ordre
  • Gérer le Product Backlog : Liste ordonnée de tout ce qui doit être fait. Le PO l’ordonne selon la valeur business
  • Clarifier les besoins : S’assure que l’équipe comprend bien ce qui doit être fait et pourquoi
  • Accepter ou refuser le travail : Valide que le travail livré répond aux critères d’acceptation

Qualités d’un Bon Product Owner

  • Connaissance du domaine métier et des utilisateurs
  • Disponibilité pour l’équipe
  • Capacité de décision (empowerment)
  • Vision claire du produit
  • Savoir dire « non » aux demandes de faible valeur

Erreur Commune

Le « PO proxy » : un PO qui n’a pas le pouvoir de décision et doit constamment demander validation à sa hiérarchie. Cela ralentit tout et déresponsabilise l’équipe.

Le Scrum Master (SM) : Le Facilitateur et Gardien du Processus

Responsabilités

  • Faciliter les événements Scrum : Anime les cérémonies (ou s’assure qu’elles ont lieu)
  • Supprimer les obstacles : Identifie et résout (ou aide à résoudre) les blocages qui empêchent l’équipe d’avancer
  • Protéger l’équipe : Des interruptions, des changements de priorités intempestifs, des demandes déraisonnables
  • Coach l’équipe : Sur l’auto-organisation, la collaboration, les pratiques agiles
  • Éduquer l’organisation : Sur Scrum et l’agilité pour créer un environnement propice

Qualités d’un Bon Scrum Master

  • Excellentes compétences en facilitation et communication
  • Patience et empathie
  • Connaissance approfondie de Scrum et de l’agilité
  • Capacité à naviguer les conflits
  • Leadership serviteur (servant leadership)

Ce que le Scrum Master N’EST PAS

  • ❌ Un chef de projet qui donne des ordres
  • ❌ Un secrétaire qui prend des notes
  • ❌ Un contremaître qui surveille que tout le monde travaille
  • ❌ Le seul responsable de la réussite du sprint

L’Équipe de Développement (Dev Team) : Les Réalisateurs

Responsabilités

  • Livrer un incrément de produit fonctionnel à chaque sprint
  • Auto-organiser le travail : L’équipe décide comment atteindre l’objectif du sprint
  • Collaborer étroitement : Pas de silos, tout le monde aide tout le monde
  • Estimer le travail : L’équipe estime la complexité et la charge des tâches
  • Maintenir la qualité : Tests, revue de code, documentation, etc.

Caractéristiques

  • Pluridisciplinaire : Toutes les compétences nécessaires pour livrer sont présentes (dev, test, UX, etc.)
  • Auto-organisée : Pas de chef interne, les décisions sont collectives
  • Taille idéale : 3 à 9 personnes (le Scrum Guide 2020 dit « généralement 10 personnes ou moins »). Moins de 3 = manque de compétences. Plus de 9 = problèmes de coordination
  • Stable : Idéalement, l’équipe reste la même sur plusieurs sprints pour développer sa cohésion

Les Artefacts Scrum : Les Éléments Tangibles

Scrum définit trois artefacts principaux qui assurent la transparence.

1. Le Product Backlog : La Liste de Tout ce Qu’il Faut Faire

Le Product Backlog est une liste ordonnée de toutes les fonctionnalités, améliorations, corrections et tâches techniques connues pour le produit. C’est un document vivant qui évolue constamment.

Caractéristiques

  • Propriétaire : Le Product Owner en est responsable
  • Ordonné : Les items en haut sont les plus importants/urgents (pas nécessairement les plus gros)
  • Détail variable : Les items en haut sont détaillés et prêts à être travaillés. Ceux en bas sont plus vagues
  • Format courant : User Stories (« En tant que [utilisateur], je veux [fonctionnalité] afin de [bénéfice] »)

Exemple de Product Backlog Item (PBI)

User Story : « En tant qu’utilisateur, je veux pouvoir filtrer les produits par catégorie afin de trouver plus rapidement ce que je cherche »

Critères d’acceptation :

  • Les catégories disponibles sont affichées dans une barre latérale
  • Cliquer sur une catégorie filtre immédiatement les résultats
  • On peut sélectionner plusieurs catégories (filtre cumulatif)
  • Un bouton « Réinitialiser » efface tous les filtres

2. Le Sprint Backlog : Le Plan pour le Sprint en Cours

Le Sprint Backlog est l’ensemble des items du Product Backlog sélectionnés pour le sprint, plus un plan pour les livrer et atteindre l’objectif du sprint.

Caractéristiques

  • Propriétaire : L’équipe de développement en est responsable
  • Visible et transparent : Souvent affiché sur un tableau physique ou outil (Trello, Jira, etc.)
  • Évolutif pendant le sprint : L’équipe peut décomposer les tâches, en ajouter si nécessaire pour atteindre l’objectif
  • Contient les tâches : Chaque user story est décomposée en tâches techniques concrètes

Exemple de Décomposition

User Story : « Filtre par catégorie »

Tâches :

  • Créer le composant de barre latérale (3h)
  • Récupérer la liste des catégories via API (2h)
  • Implémenter la logique de filtrage (5h)
  • Gérer la sélection multiple (3h)
  • Créer le bouton « Réinitialiser » (1h)
  • Écrire les tests unitaires (4h)
  • Tests end-to-end (2h)

3. L’Incrément : Le Produit Fonctionnel Livré

L’Incrément est la somme de tous les items du Product Backlog complétés pendant le sprint actuel ET tous les sprints précédents. À la fin de chaque sprint, l’incrément doit être :

  • Fonctionnel : Il marche, il est utilisable
  • Testé : Il répond aux critères d’acceptation et aux standards de qualité
  • Potentiellement livrable : Il pourrait être mis en production si le Product Owner le décide

La « Definition of Done » (DoD)

L’équipe définit une Definition of Done : la liste des critères qu’un item doit remplir pour être considéré comme terminé.

Exemple de DoD :

  • ✅ Code écrit et conforme aux standards
  • ✅ Tests unitaires écrits et passants (couverture >80%)
  • ✅ Tests d’intégration passants
  • ✅ Revue de code effectuée et approuvée
  • ✅ Documentation utilisateur mise à jour
  • ✅ Déployé sur l’environnement de staging
  • ✅ Validé par le Product Owner


Les Événements Scrum : Les Cérémonies Étape par Étape

Scrum structure le travail en cycles appelés Sprints, ponctués de 4 événements (cérémonies).

Le Sprint : Le Conteneur de Tout le Reste

Un Sprint est une période de temps fixe (time-box) pendant laquelle l’équipe travaille pour créer un incrément de produit fonctionnel.

Caractéristiques

  • Durée fixe : Généralement 1 à 4 semaines (2 semaines est le plus courant)
  • Commence immédiatement après le précédent : Pas de pause entre les sprints
  • A un objectif clair : Le Sprint Goal
  • Scope protégé : On ne change pas les priorités pendant le sprint

Le Sprint Goal

C’est l’objectif métier du sprint, exprimé de manière concise. Il donne une direction et permet à l’équipe de prendre des décisions.

Exemple de Sprint Goal : « Permettre aux utilisateurs de filtrer et trier les produits pour améliorer leur expérience de recherche »

Événement 1 : Sprint Planning (Planification du Sprint)

Objectif

Définir quoi sera fait pendant le sprint et comment l’équipe compte le faire.

Participants

Product Owner + Scrum Master + Équipe de développement (tous présents)

Durée

Time-boxée : maximum 8 heures pour un sprint de 4 semaines (proportionnellement moins pour des sprints plus courts : 4h pour 2 semaines, 2h pour 1 semaine)

Déroulement

Partie 1 : Quoi ? (What)

  1. Le PO présente l’objectif du sprint et les items prioritaires du Product Backlog
  2. L’équipe pose des questions pour clarifier les besoins
  3. L’équipe sélectionne les items qu’elle pense pouvoir terminer pendant le sprint (basé sur la vélocité passée)
  4. Formulation du Sprint Goal : Tout le monde s’accorde sur l’objectif

Partie 2 : Comment ? (How)

  1. Décomposition en tâches : L’équipe découpe chaque user story en tâches techniques concrètes
  2. Estimation des tâches : En heures ou en points, pour vérifier la faisabilité
  3. Identification des dépendances : Quelles tâches doivent être faites avant d’autres ?
  4. Répartition initiale (optionnel) : Certaines équipes s’assignent déjà des tâches, d’autres préfèrent le faire au jour le jour

Résultat

Le Sprint Backlog : la liste des items sélectionnés, décomposés en tâches, avec un plan pour les réaliser.

Exemple Concret

Contexte : Équipe de 6 développeurs, sprint de 2 semaines.

Vélocité passée : 25 points de story

PO propose : 5 user stories totalisant 30 points

Équipe négocie : « 30 points c’est trop optimiste, on va prendre 3 stories (20 points) pour être sûrs de les finir »

Sprint Goal : « Améliorer l’expérience de recherche des utilisateurs »

Bénéfices

  • ✅ Vision partagée de l’objectif du sprint
  • ✅ Engagement de l’équipe (elle a choisi ce qu’elle pense pouvoir faire)
  • ✅ Clarification des besoins dès le départ

Points de Vigilance

  • ⚠️ Ne pas planifier trop (laisser de la flexibilité)
  • ⚠️ Ne pas sous-estimer (mieux vaut finir en avance et ajouter que ne pas finir)
  • ⚠️ S’assurer que tout le monde comprend vraiment les user stories

Événement 2 : Daily Scrum (Mêlée Quotidienne)

Objectif

Synchroniser l’équipe quotidiennement, identifier les obstacles, ajuster le plan du sprint si nécessaire.

Participants

Équipe de développement (obligatoire). PO et SM peuvent assister mais n’interviennent que si sollicités.

Durée

Time-boxée : 15 minutes maximum, debout (pour garder l’énergie et éviter les digressions)

Déroulement

Chaque membre de l’équipe répond brièvement à 3 questions :

  1. Qu’ai-je fait hier qui a aidé l’équipe à atteindre l’objectif du sprint ?
  2. Que vais-je faire aujourd’hui pour aider l’équipe à atteindre l’objectif du sprint ?
  3. Est-ce que je vois un obstacle qui empêche l’équipe d’atteindre l’objectif du sprint ?

Format Alternatif (Souvent Plus Efficace)

Au lieu de parler de ce que chaque personne fait, on parle de ce qui avance vers l’objectif :

  • « Quel est le statut de la story X ? »
  • « Quelqu’un peut aider sur la story Y qui est bloquée ? »
  • « On est en ligne pour finir tout ce qu’on a prévu ? »

Ce format centre la discussion sur le travail, pas sur les individus.

Exemple Concret

Marie : « Hier j’ai terminé l’API de filtrage. Aujourd’hui je commence les tests unitaires. Pas de blocage. »

Thomas : « Hier j’ai travaillé sur le composant de barre latérale, c’est à 80%. Aujourd’hui je le finis et je commence l’intégration avec l’API de Marie. J’ai une question sur la logique de filtrage multiple, on peut en parler après le Daily ? »

Sarah : « Hier j’ai fait la revue de code de 3 PRs. Aujourd’hui je continue les tests end-to-end. J’ai un blocage : l’environnement de staging est down depuis ce matin, je ne peux pas tester. »

Scrum Master (qui observe) : « OK, je prends le sujet de l’environnement de staging, je contacte l’équipe infra tout de suite. »

Bénéfices

  • ✅ Transparence totale sur l’avancement
  • ✅ Identification rapide des obstacles
  • ✅ Coordination spontanée de l’équipe
  • ✅ Renforcement du sentiment d’équipe

Points de Vigilance

  • ⚠️ Ne pas dépasser 15 minutes : Si une discussion s’éternise, la reporter après
  • ⚠️ Pas de résolution de problèmes pendant le Daily : On identifie, on résout après avec les personnes concernées
  • ⚠️ Éviter que ça devienne un reporting au manager : C’est une synchronisation d’équipe, pas un compte-rendu hiérarchique
  • ⚠️ Pas de jugement : « Pourquoi tu n’as pas fini ? » n’a pas sa place ici

Événement 3 : Sprint Review (Revue de Sprint)

Objectif

Inspecter l’incrément livré et adapter le Product Backlog si nécessaire. C’est une session de feedback.

Participants

Product Owner + Scrum Master + Équipe de développement + Parties prenantes (clients, utilisateurs, management, autres équipes…)

Durée

Time-boxée : maximum 4 heures pour un sprint de 4 semaines (2h pour 2 semaines, 1h pour 1 semaine)

Déroulement

  1. PO rappelle l’objectif du sprint et les items prévus
  2. Équipe présente ce qui a été fait : Démo en live du produit fonctionnel (pas de PowerPoint !)
  3. Discussion de ce qui n’a pas été fait et pourquoi
  4. PO donne son avis : L’incrément répond-il aux critères d’acceptation ? (Validation ou ajustements nécessaires)
  5. Parties prenantes donnent leur feedback : Ce qui leur plaît, ce qui manque, nouvelles idées
  6. Discussion sur la suite : Quelles sont les prochaines priorités ? De nouvelles choses à ajouter au Product Backlog ?
  7. Discussion sur le marché/contexte : Y a-t-il des changements externes qui affectent la direction du produit ?
  8. Mise à jour du Product Backlog : Nouvelles priorités, nouveaux items, retrait d’items devenus obsolètes

Exemple Concret

Contexte : Développement d’une application de gestion de tâches

Démo :

  • Marie montre le nouveau système de filtres : « Vous voyez, on peut maintenant filtrer par catégorie, par priorité, et combiner les filtres. »
  • Thomas montre la fonction de tri : « On peut trier par date, par priorité, ou alphabétiquement. »

Feedback d’un utilisateur : « C’est génial ! Par contre, j’aimerais pouvoir sauvegarder mes filtres favoris pour ne pas avoir à les reconfigurer à chaque fois. »

PO : « Bonne idée, je l’ajoute au Product Backlog. On peut probablement le faire dans 2 sprints. »

Une partie prenante : « La concurrence vient de lancer une fonctionnalité de collaboration en temps réel. Est-ce qu’on devrait prioriser ça ? »

Discussion : L’équipe et le PO discutent de la faisabilité technique et de la priorité business. Décision : On l’ajoute au backlog mais on termine d’abord les fonctionnalités de base en cours.

Bénéfices

  • ✅ Feedback précoce et régulier (tous les 1-2 semaines, pas tous les 6 mois !)
  • ✅ Implication des parties prenantes
  • ✅ Ajustement rapide des priorités selon les besoins émergents
  • ✅ Célébration du travail accompli (boost moral)

Points de Vigilance

  • ⚠️ Pas de « démo factice » : Montrez le vrai produit qui fonctionne, pas des maquettes
  • ⚠️ Préparez la démo : Testez avant que tout marche, ayez des données de démo réalistes
  • ⚠️ Restez ouvert au feedback négatif : C’est mieux de l’apprendre maintenant que dans 6 mois
  • ⚠️ Ne validez pas des items non terminés : Si ce n’est pas « Done », ce n’est pas à présenter

Événement 4 : Sprint Retrospective (Rétrospective de Sprint)

Objectif

Inspecter comment s’est passé le sprint (le processus, les interactions, les outils) et identifier des améliorations concrètes pour le prochain sprint. C’est le cœur de l’amélioration continue.

Participants

Scrum Master + Équipe de développement + Product Owner (optionnel mais recommandé)

Durée

Time-boxée : maximum 3 heures pour un sprint de 4 semaines (1h30 pour 2 semaines, 45 min pour 1 semaine)

Déroulement (Format Classique)

  1. Rappel du contexte : Le Scrum Master rappelle l’objectif du sprint et les principales activités
  2. Phase de collecte : Chacun note sur des post-its (ou outil virtuel) :
    • Ce qui a bien marché (😊 à continuer)
    • Ce qui a moins bien marché (😐 à améliorer)
    • Des idées d’amélioration (💡)
  3. Regroupement : On regroupe les post-its par thèmes (communication, outils, qualité du code, etc.)
  4. Priorisation : L’équipe vote pour les sujets les plus importants à discuter
  5. Discussion approfondie : On discute des 2-3 sujets prioritaires
    • Pourquoi c’est un problème ?
    • Qu’est-ce qu’on peut changer concrètement ?
    • Qui porte l’amélioration ?
  6. Plan d’action : On identifie 1-3 actions concrètes à mettre en place au prochain sprint (pas 10, sinon rien n’est fait)
  7. Suivi des actions précédentes : Qu’est-ce qu’on avait décidé au dernier sprint ? Est-ce que ça a été fait ? Ça a marché ?

Formats Alternatifs (Pour Varier et Garder l’Intérêt)

Starfish (Étoile de mer) : 5 catégories

  • Start (commencer à faire)
  • Stop (arrêter de faire)
  • Continue (continuer)
  • More of (faire plus)
  • Less of (faire moins)

Speedboat (Bateau à moteur) :

  • Ancres : Ce qui nous ralentit
  • Vents : Ce qui nous propulse
  • Rochers : Les risques à venir
  • Île : Notre destination (objectif)

4Ls :

  • Liked (ce qu’on a aimé)
  • Learned (ce qu’on a appris)
  • Lacked (ce qui manquait)
  • Longed for (ce qu’on désirerait)

Exemple Concret

Contexte : Sprint difficile avec plusieurs bugs en production

😊 Ce qui a bien marché :

  • « La communication avec le PO était excellente »
  • « Les pair programming sessions ont accéléré le développement »
  • « On a bien géré la crise du bug en prod ensemble »

😐 Ce qui a moins bien marché :

  • « Trop d’interruptions pendant le sprint »
  • « On a sous-estimé la complexité de la story X »
  • « Pas assez de tests automatisés, d’où le bug en prod »
  • « L’environnement de dev était instable »

Discussion et décisions :

  1. Problème : Interruptions fréquentes
    • Action : Instaurer des « heures de focus » de 10h à 12h où personne n’est dérangé (pas de réunions, pas de questions sauf urgence)
    • Porteur : Le Scrum Master communique cette règle à toute l’organisation
  2. Problème : Manque de tests automatisés
    • Action : Mettre à jour la Definition of Done pour inclure un minimum de 70% de couverture de tests
    • Porteur : Toute l’équipe s’engage à respecter ce nouveau critère
  3. Problème : Environnement de dev instable
    • Action : Thomas et Sarah vont passer 2h cette semaine à stabiliser l’environnement

Au sprint suivant : On vérifiera si les 3 actions ont été mises en place et si elles ont eu l’effet escompté.

Bénéfices

  • ✅ Amélioration continue systématique
  • ✅ Apprentissage organisationnel
  • ✅ Renforcement de la cohésion d’équipe
  • ✅ Espace sécurisé pour exprimer les frustrations

Points de Vigilance

  • ⚠️ Sécurité psychologique essentielle : Sans confiance, les gens ne diront pas les vrais problèmes
  • ⚠️ Focus sur le processus, pas les personnes : « Le code review était mal fait » plutôt que « Thomas fait mal ses code reviews »
  • ⚠️ Actions concrètes et limitées : 1-3 actions max, sinon rien n’est fait
  • ⚠️ Suivi systématique : Si on décide des actions et qu’on ne les suit jamais, la rétro perd tout son sens
  • ⚠️ Éviter la lassitude : Varier les formats pour maintenir l’engagement


Erreurs Courantes dans l’Implémentation de Scrum

Scrum semble simple en théorie, mais l’implémentation révèle souvent des pièges. Voici les erreurs les plus fréquentes.

Erreur 1 : « Scrum-fall » (Scrum en Cascade)

Description : On garde une mentalité de cascade mais on fait des sprints. Par exemple : Sprint 1 = spécifications, Sprint 2 = design, Sprint 3-8 = développement, Sprint 9 = tests.

Pourquoi c’est un problème : On perd tous les bénéfices de Scrum (feedback précoce, livraison incrémentale, adaptation). On a juste découpé un projet en cascade en morceaux de 2 semaines.

Solution : Chaque sprint doit livrer un incrément de valeur fonctionnel, testé, potentiellement livrable.

Erreur 2 : Le Product Owner Absent ou Faible

Description : Le PO n’est pas disponible pour l’équipe, ou n’a pas l’autorité pour prendre des décisions, ou ne connaît pas bien les besoins métier.

Pourquoi c’est un problème : L’équipe perd du temps à attendre des clarifications, développe les mauvaises choses, ou s’auto-bloque faute de décisions.

Solution : Le PO doit être empowered, disponible (au moins pour les cérémonies et les questions urgentes), et avoir une vraie vision produit.

Erreur 3 : Le Scrum Master Chef de Projet Déguisé

Description : Le Scrum Master donne des ordres, assigne les tâches, contrôle que tout le monde travaille, fait des reportings au management.

Pourquoi c’est un problème : On tue l’auto-organisation de l’équipe. Le Scrum Master devient un goulet d’étranglement et l’équipe se déresponsabilise.

Solution : Le Scrum Master facilite, coache, supprime les obstacles – mais ne commande pas. C’est un servant leader.

Erreur 4 : Ajouter des Tâches Pendant le Sprint

Description : Le PO (ou pire, un manager) ajoute de nouvelles demandes pendant le sprint en cours.

Pourquoi c’est un problème : Déstabilise l’équipe, rend impossible l’atteinte de l’objectif du sprint, détruit la prévisibilité.

Solution : Le scope du sprint est protégé. Les nouvelles demandes vont dans le Product Backlog et seront priorisées pour un prochain sprint. Exception : si vraiment urgence critique ET l’équipe et le PO sont d’accord, on peut arrêter le sprint et en relancer un nouveau.

Erreur 5 : Négliger la Rétrospective

Description : La rétrospective est annulée régulièrement (« On n’a pas le temps »), ou devient une formalité sans vraies discussions ni actions.

Pourquoi c’est un problème : On perd le mécanisme d’amélioration continue. Les mêmes problèmes se répètent sprint après sprint.

Solution : La rétrospective est sacrée. C’est souvent la cérémonie la plus importante. Investissez du temps pour créer un espace de confiance où les vraies choses peuvent être dites.

Erreur 6 : Daily Scrum qui Devient un Rapport au Manager

Description : Le Daily se transforme en session de reporting où chacun justifie ce qu’il a fait devant un manager/Scrum Master.

Pourquoi c’est un problème : Tue la confiance et l’auto-organisation. Les gens se censurent, cachent les problèmes.

Solution : Le Daily est pour l’équipe, par l’équipe. Le Scrum Master n’interroge pas, il observe et facilite si besoin.

Erreur 7 : Ignorer la Definition of Done

Description : On déclare des stories « Done » alors qu’elles ne sont pas testées, pas documentées, pas déployées…

Pourquoi c’est un problème : Accumulation de dette technique, bugs en production, produit non livrable.

Solution : Définir une DoD stricte et la respecter. Rien n’est « Done » tant que tous les critères ne sont pas remplis.


Scrum et Gouvernance Humaniste : La Perspective 1Clusif

Pour 1Clusif, Scrum n’est pas qu’un framework de gestion de projet. C’est un modèle de gouvernance partagée qui incarne plusieurs valeurs fondamentales.

Autonomie et Auto-organisation

Dans Scrum, l’équipe de développement décide comment elle va atteindre l’objectif du sprint. Il n’y a pas de chef qui distribue les tâches. Cette autonomie développe la responsabilisation, l’engagement, et l’expertise.

C’est particulièrement important pour l’inclusion : les personnes issues de groupes marginalisés, qui ont souvent été infantilisées ou microgérées, retrouvent ici un espace de confiance et d’agentivité.

Transparence Radicale

Tout est visible : le Product Backlog, le Sprint Backlog, l’avancement quotidien, les obstacles, la vélocité. Cette transparence crée de la confiance et empêche les jeux politiques.

Dans des organisations opaques, les personnes les moins connectées aux réseaux informels sont désavantagées. Scrum nivelle le terrain en rendant l’information accessible à tous.

Valorisation de Toutes les Compétences

Scrum est pluridisciplinaire : développeurs, testeurs, designers, experts métier… Chaque compétence est valorisée. Personne n’est « juste » un exécutant.

Pour 1Clusif, cela résonne avec notre mission de valoriser les parcours atypiques. Un autodidacte, une personne en reconversion, apportent des perspectives uniques qui enrichissent l’équipe.

Amélioration Continue et Droit à l’Erreur

La rétrospective institutionnalise l’apprentissage organisationnel. On ne cherche pas des coupables, on cherche des solutions. Cette culture du droit à l’erreur est essentielle pour l’inclusion : les personnes avec le syndrome de l’imposteur osent prendre des risques.

Focus sur la Valeur, Pas sur les Heures

Scrum mesure la valeur livrée, pas les heures travaillées. On s’intéresse aux résultats, pas au présentéisme. Cela bénéficie particulièrement aux personnes avec des contraintes.

Rituels Inclusifs

Les cérémonies Scrum sont des espaces où chaque voix peut être entendue. Dans le Daily, le junior a autant de temps de parole que le senior. Dans la rétrospective, toutes les perspectives comptent.

Condition : le Scrum Master doit activement cultiver une sécurité psychologique pour que les personnes habituellement marginalisées osent s’exprimer. C’est là que la Communication Non Violente devient une alliée précieuse.


Conseils Pratiques pour Débuter avec Scrum

Vous êtes convaincu et vous voulez vous lancer ? Voici comment démarrer.

Étape 1 : Former l’Équipe

Avant de commencer, assurez-vous que toute l’équipe (PO, SM, Dev) comprend les bases de Scrum. Options :

  • Formation avec un coach Scrum
  • Lecture du Scrum Guide (gratuit, 15 pages)
  • Vidéos de formation (nombreuses sur YouTube)

Important : Formez aussi le management et les parties prenantes pour qu’ils comprennent le nouveau mode de fonctionnement et ne le sabotent pas involontairement.

Étape 2 : Identifier les Rôles

Désignez clairement :

  • Le Product Owner : Qui a la vision produit et l’autorité de décision ?
  • Le Scrum Master : Qui va faciliter et protéger le processus ? (Souvent quelqu’un d’expérimenté au début, mais peut être tournant plus tard)
  • L’équipe de développement : Qui fait le travail ? (Idéalement 5-7 personnes)

Étape 3 : Créer le Product Backlog Initial

Le PO, avec l’aide de l’équipe et des parties prenantes, crée une première version du Product Backlog :

  1. Lister toutes les fonctionnalités connues (sous forme de user stories)
  2. Les ordonner par priorité business
  3. Détailler les 5-10 premières (celles qu’on fera dans les premiers sprints)

Étape 4 : Définir la Definition of Done

En équipe, définissez ce que signifie « Done » pour une story :

  • Code écrit
  • Tests passants
  • Revue de code faite
  • Déployé sur l’environnement de test
  • Documentation mise à jour
  • Validé par le PO

Commencez avec une DoD réaliste, vous pourrez la renforcer progressivement.

Étape 5 : Planifier le Premier Sprint

Organisez votre première Sprint Planning :

  1. Choisissez une durée de sprint (recommandation : 2 semaines pour commencer)
  2. Sélectionnez les stories du Product Backlog que l’équipe pense pouvoir terminer
  3. Définissez le Sprint Goal
  4. Décomposez en tâches

Conseil : Pour le premier sprint, soyez prudent, ne surchargez pas. Mieux vaut finir en avance et ajouter des stories que de ne pas atteindre l’objectif.

Étape 6 : Lancer le Sprint et Pratiquer

C’est parti !

  • Daily Scrum chaque matin
  • Travail sur les stories
  • À la fin : Sprint Review puis Sprint Retrospective
  • Enchaînez immédiatement avec le sprint suivant

Étape 7 : Inspecter et Adapter

Après 2-3 sprints, faites un bilan :

  • Qu’est-ce qui fonctionne bien ?
  • Qu’est-ce qui est difficile ?
  • Faut-il ajuster la durée du sprint ?
  • Faut-il renforcer la Definition of Done ?
  • L’équipe a-t-elle besoin de formation supplémentaire ?

Étape 8 : Être Patient et Persévérant

Il faut généralement 3-6 mois pour qu’une équipe devienne vraiment performante avec Scrum. Les premiers sprints seront imparfaits. C’est normal. L’important est d’apprendre et de s’améliorer continuellement.


Scrum, Lean et Agile : Quelle Relation ?

Scrum s’inscrit dans l’écosystème plus large des méthodes agiles et du Lean. Clarifions les relations.

Agile : La Philosophie Générale

Agile n’est pas une méthode, c’est un état d’esprit défini par le Manifeste Agile (2001) :

  • Les individus et leurs interactions > processus et outils
  • Des logiciels opérationnels > documentation exhaustive
  • La collaboration avec les clients > négociation contractuelle
  • L’adaptation au changement > suivi d’un plan

Scrum est une implémentation de cette philosophie agile.

Lean : L’Inspiration et le Compagnon

Le Lean Management (issu de Toyota) partage de nombreux principes avec Scrum :

  • Éliminer les gaspillages
  • Livrer de la valeur continuellement
  • Amélioration continue (Kaizen)
  • Respect des personnes

Scrum applique ces principes Lean au développement logiciel. D’ailleurs, la rétrospective Scrum est un Kaizen systématique.

Kanban : Le Cousin de Scrum

Kanban (issu aussi du Lean Toyota) est une autre méthode agile. Différences avec Scrum :

Aspect Scrum Kanban
Itérations Sprints de durée fixe Flux continu
Rôles PO, SM, Dev Team définis Pas de rôles prescrits
Changements Pas pendant le sprint À tout moment
Mesure Vélocité (points par sprint) Lead time et cycle time

Beaucoup d’équipes combinent Scrum et Kanban (« Scrumban ») pour avoir le meilleur des deux.


Scrum comme Levier de Transformation Humaine et Organisationnelle

Nous voici au terme de ce guide complet sur Scrum. Récapitulons les points essentiels.

Scrum est bien plus qu’un simple framework de gestion de projet. C’est une philosophie de travail qui repose sur l’empirisme (inspecter et adapter), la transparence radicale, et la valorisation des personnes.

Les Bénéfices Concrets de Scrum

  • Livraison plus rapide : Produits fonctionnels tous les 1-2 semaines au lieu de 6-12 mois
  • Meilleure qualité : Tests continus, revues régulières, dette technique maîtrisée
  • Satisfaction client accrue : Feedback régulier, adaptation aux besoins changeants
  • Équipes plus engagées : Autonomie, transparence, amélioration continue
  • Réduction des risques : Échecs détectés tôt quand il est encore temps d’ajuster

Les Conditions de Succès

Mais Scrum n’est pas magique. Pour réussir, il faut :

  • Un Product Owner empowered qui connaît les besoins et peut décider
  • Un Scrum Master qui facilite sans contrôler
  • Une équipe autonome et pluridisciplinaire
  • Du temps : 3-6 mois pour que ça devienne naturel
  • De la discipline : Respecter les cérémonies et les principes
  • Un environnement favorable : Management qui fait confiance et ne micromanage pas

La Dimension Humaniste

Pour 1Clusif, Scrum incarne plusieurs valeurs fondamentales :

  • Égalité : Chaque voix compte dans l’équipe, qu’on soit junior ou senior
  • Transmission : Amélioration continue = apprentissage permanent
  • Responsabilité : Autonomie de l’équipe = responsabilisation de chacun
  • Créativité : Espace pour l’innovation et l’expérimentation
  • Collaboration : On réussit ensemble ou on échoue ensemble

Scrum, lorsqu’il est pratiqué authentiquement, n’est pas un outil de contrôle mais un levier d’émancipation collective. Il crée des espaces où les compétences de chacun sont valorisées, où l’intelligence collective est mobilisée, où le droit à l’erreur est reconnu.

Votre Premier Pas

Si vous êtes convaincu, ne procrastinez pas. Commencez petit :

  1. Formez-vous (lisez le Scrum Guide, suivez une formation)
  2. Identifiez une équipe pilote de 5-7 personnes
  3. Lancez votre premier sprint de 2 semaines
  4. Pratiquez les cérémonies avec discipline
  5. Inspectez et adaptez

Après quelques sprints, vous verrez la différence : plus de clarté, plus de collaboration, plus de valeur livrée, plus d’engagement.

Scrum ne résoudra pas tous vos problèmes. Mais il vous donnera un cadre pour identifier les problèmes rapidement et les résoudre collectivement. Et c’est déjà beaucoup.

Bienvenue dans le monde Scrum. Bienvenue dans l’agilité au service de l’humain.


Pour Approfondir

Continuez votre apprentissage de Scrum et des méthodes agiles :

Rédigé par Jérôme Savajols